20/06/16 - 20/06/17 Erasmus, un an après, le bilan.

Publié le par Ophélie

Photo prise il y a un an jour pour jour. ça ne se voit pas, mais je venais de passer une heure à chialer comme un bébé. Eh oui, Erasmus, ça rend faible même les plus forts d'entre nous!

Photo prise il y a un an jour pour jour. ça ne se voit pas, mais je venais de passer une heure à chialer comme un bébé. Eh oui, Erasmus, ça rend faible même les plus forts d'entre nous!

Je n’avais pas prévu d’écrire cet article, il risque par conséquent d’être un peu brouillon. Mais voilà, ce matin je me suis réveillée, et je me suis rendue compte qu’il y a un an jour pour jour, je quittais « définitivement » Leicester. (Oui je mets entre guillemets parce que je pense qu’on revient tous un jour ou l’autre dans sa ville Erasmus, enfin dites moi si c’est votre cas !).

Bref, du coup je me disais que c’était le jour idéal pour faire une sorte de bilan Erasmus, un an après.

Par où commencer ?

Comme vous vous en êtes probablement rendu compte le retour a pour moi été très difficile. D’ailleurs dites moi comment ça s’est passé pour vous, je sais que beaucoup d’Erasmus ont du mal à retourner à leur vie normale, mais j’ai aussi entendu des gens dire qu’ils étaient contents de rentrer, retrouver leur famille, donc une fois de plus, Erasmus est une expérience unique et différente pour chaque étudiant, donc ce que je vous raconte là n’est que MON histoire.

J'ai très peu posté cette année, qu’ai-je fait pendant un an à Bordeaux ?

Durant le premier semestre (et principalement avant de retourner à Leicester en novembre), mon corps était à Bordeaux, mais mon cœur toujours à Leicester. Comme je l’expliquais dans mon article qui racontait ma semaine de vacances à Lestah (si vous ne l’avez pas lu c’est ICI) ça m’a fait énormément de bien d’y retourner, mettre les choses au clair avec les personnes avec qui j’avais des choses à mettre au clair, et dire au revoir pour de bon. Pas adieu, au revoir. Mais même ça, je ne l’avais pas fait correctement en juin, j’étais partie avec l’idée inconsciente de revenir, alors qu’au fond quand c’est fini, c’est fini, point. Mais je reviendrai là-dessus en fin d’article.

Après mon retour de Leicester, je me suis donné un coup de pied au popotin, et me suis mise au boulot. J’ai eu mon master avec mention bien. Je précise ça non pas pour me la raconter hein, mais parce que certains d’entre vous m’ont demandé si on ne se retrouvait pas perdu niveau études, s’il fallait rattraper des cours ou quoi après Erasmus. Je ne peux bien sûr pas parler pour toutes les formations, mais pour ma part ça n’a absolument pas été une contrainte pour mes études, au contraire, et je n’ai eu aucune mise à niveau ni quoi que ce soit de ce genre à faire. Après, renseignez vous auprès de votre établissement en fonction de votre filière, et de ce que vous souhaitez faire à votre retour ! Pour ma part j’ai appris de nouvelles façons de travailler en Angleterre qui m’ont été très utiles en master (notamment tout ce qui est rédaction d’essais, de bibliographies et mise en page, ça a l’air bête mais c’est important lorsque l’on veut par la suite faire un mémoire de master/thèse etc) et j’ai bien sûr un meilleur niveau en Anglais qu’avant Erasmus ! Donc voilà j’ai eu la licence mention bien, et j’ai validé mon M1 à 15,5: pas d’inquiétude, si vous vous en sortez avant Erasmus, il n’y a pas de raison pour que vous retrouviez en échec scolaire après, au contraire !

Sort-on de l’alcoolisme après Erasmus ?

Pour être honnête, je ne suis presque pas sortie cette année, probablement bien moins que n’importe quel autre étudiant. Donc c’est bien ce que je pensais: Erasmus c’est une année à part, on profite à fond, cependant parents inquiets de voir vos progénitures sombrer dans l’alcoolisme rassurez-vous, tout finit par redevenir « normal » une fois de retour à la maison !

Photo de mon dernier verre en date à Leicester, le 5 novembre 2016. Vous apprécierez la qualité.

Photo de mon dernier verre en date à Leicester, le 5 novembre 2016. Vous apprécierez la qualité.

Garder un lien avec Erasmus ?

Cette année j’ai rejoint deux associations qui m’ont permis de rester un peu un lien avec ce fameux esprit Erasmus. J’ai d’abord pris ma carte ESN. Au départ je pensais m’investir là dedans, mais au final je suis simplement allée à quelques soirées qu’ils organisaient. J’ai également rejoint Babaoc, une asso qui s’occupe d’accueillir, de parrainer les étudiants internationaux sur Bordeaux. J’ai eu 3 filleuls, nous avons organisé quelques événements c’est vraiment sympa. Je vous mets le lien ICI si vous êtes sur Bordeaux et que vous seriez intéressés, on a toujours besoin de parrains donc vous êtes les bienvenus ! (ça c’était l’instant pub)

Que dire sur le fait de rejoindre ce genre d’associations ? Je pense que c’est une bonne idée, ça permet de continuer à rencontrer des gens qui viennent d’un peu partout, de rester dans cette ambiance vous savez, rencontrer du monde, parler plusieurs langues et tout. Cependant, je dois quand même être honnête avec vous et vous mettre en garde, ce n’est pas pareil. Vous n’êtes plus un Erasmus, vous n’êtes plus vraiment dans le délire, ils sont entre eux et il est plus difficile de s’intégrer. J’ai beaucoup critiqué les Anglais qui ne « s’intéressaient pas à nous » quand j’étais en Angleterre, mais en fait maintenant que je suis « de l’autre côté » je me rends compte que ce n’est pas si facile. J’ai du mal à vous expliquer, donc je vais vous donner l’exemple d’un jour où ça nous a vraiment frappé, qu’Erasmus c’était fini et qu’on ne pourrait pas se fondre dans cette masse d’étudiants internationaux. En début d’année, Sarah et moi sommes allées à la première soirée ESN. En arrivant dans le bar, il y avait déjà des groupes d’étudiants Espagnols, Italiens, Allemands… Ils avaient déjà l’air d’être soudés et de s’éclater entre eux, ils ne nous calculaient même pas. Nous n’avons pas réussi à nous joindre à eux. Nous avons simplement fini par passer la soirée à les regarder s’enivrer, rire, chanter, d’un œil attendri. "On avait été comme ça. Ils sont en train de vivre les meilleurs moments de leur Erasmus. Dans quelques mois ils diront  'Bordeaux c’est chez moi, c’est le plus bel endroit au monde'. Cette chanson française que nous trouvons débile deviendra 'leur chanson' ce bar si banal 'leur QG'…" Lorsqu’ils sont tous partis vers 23h sans prêter attention à nous, nous avons pensé « Ils vont chez leur Ricardo », et nous avons passé le reste de la soirée à rabâcher nos histoires Erasmus entre anciens-Erasmus. Ce jour là, j’ai également compris ce que mes amis d’ESN Leicester avaient pu ressentir quand ils étaient avec nous. Donc voilà tout ça pour dire, ne vous attendez pas à revivre exactement ce que vous avez pu vivre, c’est sympa d’être du côté de l’accueil, organisation de soirée, mais ce n’est certainement pas la même chose.

Soirée Babaoc à Bordeaux
Soirée Babaoc à Bordeaux

Soirée Babaoc à Bordeaux

L’après Erasmus, l’heure du changement ?

Un autre effet qu’Erasmus a eu sur moi : je me suis rendue compte que je n’étais pas obligée de faire ma vie là où elle avait commencé. J’ai passé plus de 15 ans dans le Sud Ouest, et je me disais que je m’y verrais bien faire ma vie, j’avais mes habitudes, mes amis… Et puis en rentrant je ne me sentais plus tant chez moi que ça. Sans même parler des gens que j’avais rencontré en Angleterre, beaucoup de mes vieux amis étaient partis étudier à Paris, à l’étranger, et quand je me promène dans les rues de cette ville qui m’a vue grandir, je ne reconnais plus rien. Beaucoup de choses ont changé, mon école à été rasée, je ne connais plus tant de monde que ça… Et du coup je me suis dit « tu n’es pas obligée de rester ici en fait, tu peux t’en sortir et être heureuse n’importe où. » Je finis donc mon master à Bordeaux, mais il est peu probable que j’y fasse ma vie, le changement ne me fait plus peur.

Qu’en est-il de mes amis Erasmus ?

Ce qui me rendait vraiment triste en juin dernier, c’était de me dire que mes amis Erasmus allaient continuer leur vie à Leicester, sans moi (la plupart d’entre eux n’étaient justement pas Erasmus, et sont restés en Angleterre). Je suis partie en me disant qu’ils allaient forcément « me remplacer ». C’était ridicule. Erasmus malgré tout c’est comme la vraie vie. Bien sûr, tu te rendras compte que certaines personnes n’étaient pas de si bons amis que ça (on a tendance à être un peu aveuglés car comme je l’avais expliqué, on se rapproche très vite des gens quand on est loin de chez soi comme ça). Alors oui, on s’éloigne de certaines personnes, que l’on a pu croire parfois être nos meilleurs amis le temps d’une année. C’est comme ça, c’est la vie. En revanche j’ai été surprise de rester en contact avec finalement beaucoup de monde de là bas, je parle tous les jours avec certains d’entre eux, d’autres ce n’est peut être qu’un petit message de temps à autre mais ça me fait toujours plaisir d’avoir de leurs nouvelles, je me suis même rapprochée de certains après mon retour (c’est parfois en s’éloignant qu’à l’inverse on se rend compte que certaines personnes tenaient plus à nous qu’on l’aurait cru) et je pense pouvoir dire aujourd’hui avec un peu plus de recul que je me suis effectivement fait des amis que j’aimerais garder encore très longtemps.

Mes projets pour la suite ?

Je suis donc retournée à Leicester en novembre dernier, et j’envisage d’aller y refaire un petit coucou prochainement. Mes amis Espagnols sont passés à Bordeaux un weekend, on a passé une soirée ensemble c’était vraiment super, et du coup on a organisé un petit séjour chez eux en août avec une partie de la bande de l’an dernier, j’ai hâte de les revoir !

Autrement, je passe en deuxième année de master à la rentrée, après ça j’aimerais bien partir sur Nice par exemple. Je vais continuer mes deux associations parce que ça me plaît bien.

Bilan d’Erasmus après un an ?

J’ai été très pessimiste juste après mon retour, mais je reste convaincue que c’est une expérience extraordinaire, et que si vous avez l’occasion de le faire (pas forcément Erasmus, mais n’importe quel séjour à l’étranger) faites le ! Il y aura des moments plus difficiles, mais ça en vaut le coup ! On dit qu’Erasmus c’est une vie dans une vie, c’est vrai. On dit qu’Erasmus c’est des amis pour la vie, c’est sûrement vrai aussi.

...Et surtout : on finit par s’en remettre !!!

 

N'hésitez pas à partager votre expérience, par commentaire ou par mail, à me poser vos questions si vous êtes sur le point de partir, ou si vous venez de rentrer, ou si vous voulez juste parler! Dites moi aussi si vous souhaitez que je continue à écrire sur ce blog (j'avais plein d'articles de prévus que je n'ai jamais postés, il m'est plus difficile de me motiver à écrire sur ce blog maintenant que c'est terminé mais si ça vous intéresse ça me fera plaisir de poster à nouveau de temps à autre!)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article